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Endométriose, Adénomyose, SOPK et troubles du cycle : l’accompagnement par l'acupuncture (MTC)

dessin stylisé d'un uterus avec les trompes et ovaiires décoré de végétaux

De nombreuses femmes vivent chaque mois avec des douleurs, des cycles irréguliers ou des symptômes hormonaux difficiles à gérer. L’endométriose, l’adénomyose et le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touchent aujourd’hui un nombre croissant de patientes et représentent des causes majeures de souffrance, d’infertilité ou de fatigue chronique.


La médecine conventionnelle propose des traitements indispensables, mais souvent centrés sur la suppression des symptômes ou la régulation hormonale. La Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), et en particulier l’acupuncture, offre un regard complémentaire : celui d’une approche globale, qui prend en compte le corps dans sa totalité, mais aussi les émotions et l’équilibre énergétique.


Dans cet article, nous allons explorer comment la MTC comprend ces troubles féminins et comment l’acupuncture peut accompagner les femmes vers plus de confort, de régularité et de bien-être.



La vision de la femme et du cycle en MTC


En Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), le cycle menstruel est considéré comme le reflet de l’équilibre interne. Un cycle harmonieux — avec des règles régulières, peu douloureuses et une bonne vitalité — traduit une circulation fluide du Qi (énergie vitale) et du Sang, ainsi qu’un bon équilibre entre le Yin et le Yang.


Les organes clés du cycle en MTC

  • Le Foie : il aide l’énergie à circuler librement et stocke le Sang. Quand il est bloqué, on peut ressentir de l’irritabilité, des tensions dans les seins, des migraines ou des règles douloureuses.

  • La Rate : elle transforme l’alimentation en énergie et en Sang. Si elle est fatiguée, on peut observer des cycles plus courts, des règles abondantes ou de la fatigue après les menstruations.

  • Les Reins : ils sont la base de la fertilité et de l’énergie vitale. Ils équilibrent le Yin et le Yang et soutiennent l’ovulation. Quand ils sont faibles, cela peut entraîner des troubles de la fertilité ou des cycles irréguliers.

    Lorsqu’un trouble du cycle apparaît, la MTC ne s’arrête pas aux symptômes. Elle cherche à comprendre quel organe est déséquilibré afin de restaurer une circulation harmonieuse du Qi et du Sang.


Les quatre phases du cycle en MTC

  1. Phase menstruelle (jours 1 à 5) – la circulation du Sang

    Les règles permettent l’élimination du Sang non utilisé pour une grossesse.

    • En équilibre : flux fluide, peu ou pas de douleurs.

    • En déséquilibre : règles trop abondantes ou bloquées, caillots, douleurs → stagnation du Qi et du Sang.


  2. Phase post-menstruelle (jours 6 à 12) – régénération du Yin et du Sang

    Après les règles, le corps se reconstruit. Le Yin et le Sang se rechargent pour nourrir les follicules et préparer l’ovulation.

    • En équilibre : énergie retrouvée, sommeil réparateur, hydratation correcte.

    • En déséquilibre : fatigue, sécheresse, cycles trop courts

      → vide de Sang ou de Yin.


  3. Ovulation (jours 13 à 15) – la transformation du Yin en Yang

    Le Yin atteint son maximum puis se transforme en Yang, déclenchant l’ovulation.

    • En équilibre : vitalité accrue, légère sensation de chaleur.

    • En déséquilibre : absence d’ovulation, douleurs au milieu du cycle, irrégularités → blocage du Qi du Foie ou vide de Yang des Reins.


  4. Phase lutéale (jours 16 à 28) – le règne du Yang et la circulation du Qi

    Le Yang domine, réchauffant l’utérus et soutenant une éventuelle nidation. Le Qi doit circuler librement pour éviter les blocages.

    • En équilibre : énergie stable, absence ou discrétion des symptômes prémenstruels.

    • En déséquilibre : SPM (irritabilité, migraines, ballonnements, tension mammaire) → stagnation du Qi du Foie ou vide de Yang.


schémas du cycle menstruel reliant MTC et médecine conventionnelle


Les troubles du cycle menstruel en MTC


Il est fréquent que le cycle menstruel soit accompagné de petits désagréments : règles douloureuses, abondantes, retardées ou irrégulières. En Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), ces troubles ne sont pas vus comme une fatalité, mais comme des signaux que le corps envoie pour indiquer un déséquilibre.


Plutôt que de masquer le symptôme, la MTC cherche à comprendre la racine du problème et à rétablir une circulation harmonieuse du Qi (énergie) et du Sang.


Les troubles les plus courants

  • Les règles douloureuses (dysménorrhées)

    Ces douleurs sont souvent dues à une mauvaise circulation du Qi et du Sang. Quand l’énergie est bloquée, la douleur apparaît.

    👉 Avec l’acupuncture, on favorise la détente et la libre circulation pour rendre les règles plus confortables.


  • Le syndrome prémenstruel (SPM)

    Irritabilité, seins tendus, migraines, ballonnements… Ces symptômes sont liés à une stagnation du Qi du Foie, qui n’arrive plus à circuler correctement.

    👉 L’acupuncture aide à libérer cette énergie et à apaiser le mental et le corps.


  • Les règles abondantes ou hémorragiques

    Elles peuvent indiquer une faiblesse de la Rate, qui n’arrive plus à retenir le Sang, ou un excès de chaleur qui le fait circuler trop rapidement.

    👉 Le traitement vise à tonifier la Rate et à équilibrer la chaleur interne.


  • Les cycles trop courts ou trop longs

    Un cycle très court traduit souvent un vide de Yin ou de Sang (le corps ne parvient pas à se régénérer assez vite). Un cycle très long, au contraire, peut être lié à une faiblesse du Yang ou à une stagnation de l’énergie.

    👉 La MTC ajuste le Yin et le Yang pour rétablir un rythme naturel.


  • Les irrégularités du cycle et troubles de l’ovulation

    Ces perturbations sont souvent liées à une faiblesse des Reins (la base de l’énergie reproductive) ou à un blocage de l’énergie du Foie.

    👉 L’acupuncture soutient les Reins et relance la dynamique du cycle.



L’endométriose : entre médecine occidentale et MTC


La vision occidentale

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de cellules semblables à celles de l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’utérus) en dehors de celui-ci, par exemple sur les ovaires, les trompes ou dans la cavité pelvienne.Ces cellules réagissent aux hormones du cycle menstruel : elles s’épaississent, saignent… mais comme elles ne peuvent pas s’évacuer, elles créent une inflammation locale, source de douleurs intenses, d’adhérences et parfois de troubles de la fertilité.


Les symptômes varient beaucoup d’une femme à l’autre, mais les plus fréquents sont :

  • règles très douloureuses (souvent résistantes aux antidouleurs classiques),

  • douleurs pelviennes chroniques, parfois même en dehors des règles,

  • douleurs pendant les rapports, troubles digestifs ou urinaires,

  • difficultés à tomber enceinte.


Aujourd’hui, les traitements proposés en médecine occidentale visent à réduire la douleur et à ralentir la progression de la maladie : traitements hormonaux pour bloquer les règles, antalgiques, et parfois chirurgie pour enlever les lésions.


La vision en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)

En MTC, l’endométriose est perçue comme un problème de stagnation du Qi et du Sang dans l’utérus. Le Sang, au lieu de circuler librement, s’accumule et crée des blocages, qui provoquent douleurs, lourdeurs et règles abondantes.


Cette stagnation peut être aggravée par :

  • une tension du Foie, qui perturbe la libre circulation de l’énergie,

  • un vide de Yang, qui manque de chaleur pour activer la circulation,

  • ou un vide de Sang, qui fragilise l’organisme et rend les douleurs plus vives.


👉 L’acupuncture et la phytothérapie chinoise cherchent alors à débloquer la circulation, à soulager la douleur et à renforcer l’énergie vitale. L’objectif est d’accompagner les femmes pour améliorer leur qualité de vie et vivre leur cycle de façon plus apaisée, en complément du suivi médical classique.



L’adénomyose : entre médecine occidentale et MTC


La vision occidentale

L’adénomyose est une maladie gynécologique dans laquelle les cellules de l’endomètre (muqueuse utérine) s’infiltrent dans le muscle de l’utérus (le myomètre). Cela entraîne un épaississement de la paroi utérine, une inflammation chronique et parfois un volume utérin augmenté.


Les symptômes les plus fréquents sont :

  • règles très abondantes (ménorragies),

  • douleurs menstruelles intenses,

  • saignements entre les règles,

  • fatigue liée aux pertes de sang importantes,

  • parfois des troubles de la fertilité.


En médecine occidentale, les traitements visent surtout à soulager les symptômes : antalgiques, traitements hormonaux pour réduire les saignements, et dans certains cas une chirurgie (allant de l’embolisation à l’hystérectomie pour les cas les plus sévères).


La vision en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)

En MTC, l’adénomyose est vue comme une stagnation profonde du Sang et du Qi dans l’utérus. Cette stagnation entraîne des douleurs intenses et des règles abondantes, parfois avec caillots.


Plusieurs déséquilibres peuvent être associés :

  • stagnation du Qi du Foie : l’énergie bloquée entraîne tensions, douleurs et irritabilité,

  • vide de Rate : la Rate n’arrive pas à “contenir le Sang”, ce qui explique les saignements abondants,

  • vide de Yang : un manque de chaleur affaiblit l’utérus et favorise la stagnation.


👉 L’acupuncture et la phytothérapie chinoise vont chercher à débloquer la circulation, réduire les douleurs, mais aussi renforcer la Rate et les Reins pour aider le corps à retrouver un équilibre durable.



Le SOPK : entre médecine occidentale et MTC


La vision occidentale

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l’un des troubles hormonaux les plus fréquents chez la femme en âge de procréer. Il se caractérise par un déséquilibre hormonal qui perturbe l’ovulation et peut entraîner la formation de multiples petits follicules (souvent appelés « kystes ») sur les ovaires.


Les symptômes varient beaucoup d’une femme à l’autre, mais on retrouve souvent :

  • cycles très irréguliers ou absence de règles,

  • difficultés à ovuler et parfois infertilité,

  • excès d’androgènes (hormones masculines) avec acné, chute de cheveux ou pilosité plus marquée,

  • prise de poids ou difficulté à maigrir,

  • fatigue, troubles métaboliques (résistance à l’insuline, risque de diabète).


En médecine occidentale, les traitements proposés visent à réguler les cycles et réduire les symptômes : pilule contraceptive, médicaments favorisant l’ovulation pour les femmes qui souhaitent concevoir, accompagnement nutritionnel et activité physique régulière pour améliorer la sensibilité à l’insuline.


La vision en Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)

En MTC, le SOPK reflète un déséquilibre profond entre le Qi, le Sang, le Yin et le Yang. L’énergie des Reins (qui gouvernent la fertilité) et la circulation du Qi du Foie (qui régule le cycle) jouent un rôle central.


Les mécanismes souvent impliqués sont :

  • stagnation du Qi et du Sang : les ovaires ne libèrent pas l’ovulation, d’où les cycles longs ou absents,

  • vide de Yin des Reins : le corps manque de substance pour nourrir les follicules,

  • vide de Yang : le Yang insuffisant empêche l’ovulation et favorise la formation de kystes,

  • accumulation d’Humidité et de Glaires (souvent liée à la Rate) : qui entravent la circulation dans les ovaires, et se traduisent par surpoids ou troubles métaboliques.


👉 Avec l’acupuncture et la phytothérapie chinoise, l’objectif est de relancer l’ovulation, d’équilibrer le Yin et le Yang, de soutenir les Reins et d’aider le corps à mieux gérer l’Humidité et les Glaires.



Questions fréquentes sur l'acupuncture et la gynécologie


1. Combien de séances d’acupuncture faut-il pour observer des résultats sur les troubles gynécologiques ?

La fréquence et la durée du traitement dépendent de chaque femme et de la nature du déséquilibre. En général, un suivi régulier sur plusieurs cycles est recommandé pour obtenir une amélioration durable.


2. L’acupuncture peut-elle être utilisée en parallèle d’un traitement médical classique (pilule, PMA, chirurgie) ?

Oui. L’acupuncture n’interfère pas avec les traitements conventionnels et peut même en améliorer la tolérance (moins d’effets secondaires, meilleure récupération). Elle agit en complémentarité, jamais en remplacement.


3. Est-ce que l’acupuncture est douloureuse pendant les séances ?

Les aiguilles utilisées sont très fines et provoquent généralement une sensation légère, parfois un petit picotement ou une chaleur diffuse. La plupart des patientes décrivent la séance comme relaxante.


4. L’acupuncture peut-elle aussi aider aux troubles émotionnels liés aux cycles ?

Oui. En Médecine Chinoise, les émotions et le corps sont indissociables. L’acupuncture aide à réguler le stress, l’anxiété ou l’irritabilité souvent liés au cycle menstruel ou aux pathologies chroniques.


5. Peut-on consulter pour de la prévention, même sans pathologie gynécologique diagnostiquée ?

Tout à fait. L’acupuncture est également utilisée pour maintenir un équilibre énergétique, soutenir la vitalité et prévenir l’apparition de désordres, notamment lors de périodes de transition comme la puberté, la maternité ou la ménopause.

photo portrait dee Aurélie Radigue

Je suis Aurélie Radigue, sage-femme diplômée d’État et Naturopathe avec diplôme fédéral en médecine traditionnelle chinoise MTC (ASCA, RME, Visana). J’accompagne les femmes à chaque étape de leur vie, avec une approche douce, personnalisée et bienveillante, alliant compétences médicales et médecines traditionnelles.

Au plaisir de vous rencontrer !



 
 
 

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